L’exposition exceptionnelle et unique de l’association péruvienne Onanyati met en lumière l’art sacré visionnaire des chamanes.
Elle est actuellement visible Ô marches du palais de Lodève et à Dock Sud de Sète, grâce à une collaboration artistique.
Cinq statues ont même été sélectionnées pour une exposition éphémère au musée du Quai Branly à Paris à partir de novembre 2023 et jusqu’en avril 2024.
Attirantes et fascinantes, ces vingtaines de sculptures promènent le visiteur contemplatif, en quête de magie, à travers des créations qui nous montrent l’invisible. Tantôt effrayantes, tantôt intrigantes, ces œuvres interpellent et provoquent des émotions particulières.
Jamais l’esprit d’un profane, même dans ses représentations les plus fantasmagoriques, aurait accès à ces mondes peuplés d’entités, de dieux et de démons.
L’art chamanique, mélange de visions et de symboles, inspiré par les légendes, les rites, les transes, les rêves, les plantes psychédéliques, donne accès au sacré, délivre des messages par l’intermédiaire des esprits de la nature et de nos ancêtres. L’ouverture sur ces mondes invisibles, nous enseigne, nous confronte à nos peurs, pour maintenir l’harmonie, pour préserver les ressources, pour guider l’homme vers plus de respect.
L’art éveille, réveille et révèle !
Cette exposition ne laisse pas indifférent, comme pour évoquer la différence, lutter contre l’indifférence et interpeller sur la biodiversité.
Les statuts sont en bois flotté ou en bois mort, issus de la forêt Amazonienne, pour sensibiliser à la déforestation hurlante, brulante et dangereuse pour l'écosystème. Elles sont taillées et peintes par des artistes indigènes du peuple Shipibo.
Les couleurs vives et puissantes contrastent avec les expressions terrifiées, les symboles sacrificiels ou cauchemardesques.
Les dessins, les motifs, les patterns, les lignes, les formes géométriques qui recouvrent la totalité du support et semblent désorganisés, s’imbriquent, s’intercalent, se touchent, se croisent, se connectent, s’intriquent et communiquent parfaitement, pour former un ensemble cohérent d’un système structuré représentant la vie, l’énergie, l’inconscient, les vibrations, les sons, les éléments ou encore la dimension spirituelle.
L’art pour rendre visible aux yeux du monde, les symboles pour interpeller, les messages pour dénoncer et une tradition pour rester vivant…c’est l’histoire d’une civilisation, d’un peuple, dont la seule richesse est son environnement, et le seul moyen d’expression, pour se faire entendre, pour le préserver, reste l’art !
Delphine Fauvernier
À voir :
Ô Marches du palais : 2, Bd Jean-Jaurès 34700 Lodève / 04 67 88 03 31/ omarchesdupalais@gmail.com